Synopsis : 2012. Les quartiers Nord de Marseille détiennent un triste record : la zone au taux de criminalité le plus élevé de France. Poussée par sa hiérarchie, la BAC Nord, brigade de terrain, cherche sans cesse à améliorer ses résultats. Dans un secteur à haut risque, les flics adaptent leurs méthodes, franchissant parfois la ligne jaune. Jusqu'au jour où le système judiciaire se retourne contre eux…
BAC Nord s'inspire d'une histoire vraie ayant eu lieu en 2012 où des policiers ont été accusé de trafic de drogue et de racket. Le réalisateur Cédric Jimenez (La French, HHhH) a alors décidé de transposer cette histoire sur le grand écran, en essayant de garder un œil objectif sur l'affaire, en ne prenant aucun parti. Alors, pari réussi ?
BAC Nord est Filmé en style documentaire pour nous immerger totalement l'histoire, caméra à l'épaule, on nous met dans l'action, jusqu'à pouvoir ressentir la tension à l'image. Il n'y a aucune longueur, nous somme vraiment plongés dans l'histoire grâce à son rythme effréné, mais également grâce à un casting extrêmement convainquant ! Gilles Lellouche (Les petits mouchoirs, Pupille) n'a plus grand-chose à prouver dans le cinéma français et François Civil (Burn Out, Le Champ du loup) n'est pas loin de nous livrer sa meilleure prestation.
Le film montre toute la subtilité de l'affaire, avec des policiers utilisant leur pouvoir grâce à la violence pour arriver à leurs fins, ceci étant finalement justifié par l'impuissance face aux jeunes des quartiers. Ainsi, on peut lui reprocher de ne pas être si impartial que ça. De plus, il y a un certain aspect caricatural du côté des jeunes du quartier où ils sont tous torse-nus ou cagoulés et ultra-violents. Malgré ça, on y croit vraiment grâce à quelques personnages qui sont plus poussés, notamment Amel, l'indicatrice, qui est touchante, tiraillée entre sa vie des quartiers et l'envie d'aider la police (bon surtout pour la drogue qu'elle reçoit en échange, mais ses inquiétudes face aux gangs la rendent attachantes).
BAC Nord nous offre une fin qui nous bouleverse, qui nous offusque, qui met avant les failles dans certaines affaires judiciaires et dans les rapports hiérarchiques. Il dénonce également le fait que les décisionnaires sont finalement ceux qui sont loin de la réalité des quartiers. Ainsi, le film nous offre des messages intéressants, mais trop peu exploités, peut-être de peur de trop taper sur le système français. Encore une fois, cela le rend un peu moins impartial.
Ainsi, BAC Nord nous met en tension, nous fait passer par beaucoup d'émotions, mais on peut comprendre le parti pris puisse déranger. On peut donc plutôt vous conseiller Les Misérables qui cette fois dépeint mieux la réalité des quartiers avec ses différentes subtilités.
Rédaction par Maurine Guinet pour My Pop Culture
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