Synopsis : Le film HOUSE OF GUCCI est basé sur l'histoire vraie de l'empire familial qui se cache derrière la célèbre marque de luxe italienne. Sur plus de trois décennies de passions, trahisons, décadence, vengeance et finalement meurtre, le film met en scène ce que signifie un nom, ce qu'il vaut et jusqu'où une famille peut aller pour reprendre le contrôle...
Ridley Scott enchaîne les sorties, après Le Dernier duel, il nous propose là un biopic sur l’histoire qui a bousculé l’Italie dans les années 90, celle de la famille Gucci. On le sait Ridley Scott a un certain talent pour les scénarios se basant sur des personnages tirés de légendes, entre Gladiator et Robin des Bois, il a l’habitude de nous faire vivre des récits historiques. Cette fois les pari est plus difficile : essayer de nous faire découvrir avec grand intérêt une histoire vraie, récente, celle de l’ascension et la descente aux enfers de la famille aux commandes d’une célèbre marque de luxe.
Dans un premier temps, le film peut faire peur : plus de 2h30 pour nous raconter l’histoire d’une marque de luxe. Comment peut-on nous intéresser au point de ne pas nous ennuyer pendant tout ce temps ? Et bien lorsque l’on découvre totalement la vie des Gucci, on ne sent pas l’ennui, l’histoire autour de la marque est tellement intéressante qu’on la dévore sans en perdre une miette. Le scénario nous montre bien tous les enjeux qu’il y autour de chacun des personnages. Entre ceux qui ont une soif de pouvoir, une soif d’argent, une soif de reconnaissance, jusqu’à leur propre perte et ceux qui, au contraire, s’en éloignent au début pour mieux s’en rapprocher ensuite, les personnages sont tous très différents, mais pourtant, ils poursuivent le même but : la pérennisation de Gucci. Malgré leurs défauts, on finit par éprouver de la compassion pour eux à un moment donné du film.
Ce n’est pas sur l’histoire finalement que House of Gucci peine, mais plutôt sur sa réalisation. En effet, Ridley Scott nous a toujours habitué à mieux. C’est plat, alors que, vue la folie qui habite les personnages de cette histoire, il aurait été intéressant d’en ajouter dans quelques scènes. Par exemple, lors de la scène qui vient marquer la fin du règne des Gucci dans le monde de la mode, rien n’est marquant, alors qu’il y avait un bon potentiel. Même les musiques utilisées sont sans originalité. Il y a un décalage énorme entre la personnalité des Gucci et la réalisation, ce qui la rend inintéressante.
Néanmoins, le grain de folie que l’on attendait est utilisé dans les décors et les costumes. C’est haut en couleur, c’est le luxe que l’on attendait. On ne compte même plus les différentes tenues de Lady Gaga, toutes aussi impressionnantes les unes que les autres. Elle aurait d’ailleurs effectué une soixantaine d’heures d’essayage ! De quoi donner le vertige ! Les décors dans les différentes villas, les boutiques Gucci, les voitures… Tout dépeint avec brio l’Italie luxueuse des années 80-90.
Enfin, au niveau des acteurs, le casting est incroyable. Dès l’annonce tout le monde a été intrigué et voulait découvrir House of Gucci. Après avoir découvert le film, c’est au-delà de ce que l’on pouvait imaginer : Lady Gaga est impressionnante, elle s’était déjà faite une place dans le cinéma après A Star is born, et là, elle s’impose dans un rôle totalement différent, mais qu’elle dessert avec une justesse déconcertante. Son personnage évolue au cours du film grâce à son interprétation : elle était faite pour jouer Patrizia Reggiani. Adam Driver, est un peu mis de côté, mais c’est cohérent avec son personnage introverti qui finalement est dans l’ombre de sa femme. Ca le rend assez plat et il passe presque inaperçu à côté d’autres personnages forts. Jared Leto a un rôle marquant, complètement déjanté, on a plutôt l’habitude avec cet acteur maintenant. Néanmoins la prothèse qu’il porte n’est pas très bien faite, presque aussi drôle que son personnage, alors que d’autres acteurs auraient peut-être pu aussi bien faire l’affaire sans avoir à les transformer.
Pour résumer, House of Gucci n’est pas un chef d’œuvre du côté de la réalisation, c’est donc une déception de la part d’un réalisateur qui réussit souvent à nous transporter. Heureusement, le film est porté par un bon scénario et des acteurs exceptionnels qui viennent apporter un intérêt certain à ce biopic. Ainsi, c’est un film à voir si vous ne connaissez pas l’histoire de Gucci, sinon, vous risquez de vous ennuyer fortement.
Dans le genre du biopic, nous pouvons vous conseiller plutôt Le Loup de Wall Street de Martin Scorsese qui dépeint la quête de la réussite à tout prix mais qui cette fois se lâche dans la réalisation, dans le scénario, pour faire rire le public mais en même temps lui faire ressentir le côté dramatique de l’histoire.
Rédaction par Maurine Guinet pour My Pop Culture
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