My Lady est sorti le 1er août 2018 au cinéma, voici son synopsis : Faut-il obliger un adolescent à recevoir la transfusion qui pourrait le sauver ? Fiona Maye, Juge de la Haute Cour, décide de lui rendre visite, avant de trancher. Leur rencontre bouleversera le cours des choses.
La bande-annonce en dit un peu plus sur l'origine de cette démarche juridique, retrouve la ici.
Les points forts du film
Le casting : 08/10
- Emma Thompson, connu de la jeune génération pour son rôle de Nanny McPhee ou dans Love Actually ou encore dans Harry Potter, elle nous démontre encore une fois qu'elle sait maîtriser tous les registres de jeu possibles. Elle interprète la juge en charge du dossier du jeune Adam et arrive à jongler entre le sérieux dont elle doit faire preuve dans ce cas et son instinct de justice maternelle.
- Stanley Tucci : Vous le connaissez surement pour son rôle dans Le diable s'habille en Prada ou son apparition en tant que présentateur aux cheveux bleus dans Hunger Games. Il interprète le mari de Fiona Maye (Emma Thompson) et gère excellemment bien son rôle d'époux torturé entre l'amour qu'il porte à sa femme et l'ignorance dont elle fait preuve involontairement à son égard. Le jeu est tellement naturel qu'on ne peut en vouloir au personnage de prendre des décisions qui auront un impact certain sur la vie de notre protagoniste.
- Fionn Whitehead : Ce petit bonhomme né en 1997 a joué son premier rôle récemment dans le film oscarisé : Dunkerque. Il nous démontre ici que sa carrière ne peut pas s’arrêter tout de suite. Dans My Lady, son rôle de gamin tiraillé entre la religion, ses parents et son affection naissante pour Fiona Maye le rend naïf mais terriblement touchant. On ne comprendra pas toutes ses intentions envers Fiona, c'est aussi ce qui le rend si attachant.
Un scénario hors du commun 07/10 :
Le scénario que nous révèle la bande-annonce révèle un débat délicat, celui entre la justice et la religion. Dans ce cas précis, Adam est un témoin de Jéhovah. En tant que tel, il considère le sang comme étant l'âme de l'homme, il serait donc souillant d'accepter celui d'un autre. Cependant, il est atteint d'une leucémie, et c'est la juge Fiona Maye, qui, au vu des deux parties, va devoir décider de son sort.
Le débat est non seulement tendu car la vie d'un enfant est en jeu, mais d'autant plus car c'est encore une fois une opposition d'entités fondatrices de ce monde tel que nous le connaissons : La science contredit la religion, et la justice doit ainsi trancher. La tension est à son comble, et pourtant on arrive à se laisser bercer par un jeu d'acteur terriblement émouvant.
Les points faibles du film
Le développement et les sous-entendus 04/10
Le film aurait clairement pu durer 15 min de plus, mais dans ce cas d'urgence l'affaire devait être réglé en 4 jours. Ce qui ne nous permet pas de réellement s'attacher à l'un ou l'autre des partis : l’hôpital qui réclame la perfusion, ou les parents qui défendent la religion et l'avis de leur fils. Les plaidoyers passent donc en quelques minutes alors que les spectateurs souhaitent voir de profonds rebondissements.
La relation de Fiona et Adam 05/10
La relation des deux personnages principaux est très étrange tout au long du film et on se perd parfois entre l'acharnement d'Adam à passer du temps avec Fiona et la distance qu'elle souhaite mettre entre eux deux. Et ainsi, comment interpréter la fin du film...?
Pour aller plus loin (SPOIL)
La relation entre les deux protagonistes est-elle une relation d'amants, ou celle de mère/fils ? La deuxième proposition semble plus logique connaissant l'incapacité de Fiona à procréer (ou en tout cas son manque d'implication dans le processus avec son mari), mais le baiser et les déclarations dictées par Adam peut nous faire penser l'inverse.
Adam ne croit plus en rien après sa perfusion, et le réalisateur ne montre pas assez le changement radical de vie qui doit lui arriver (Bannissement de sa religion, recul de ses parents, recul de ses connaissances, une vie à reconstruire) tandis que la juge continue la sienne.
Un film à voir !
Un article de Pierre-Baptiste Noiret
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