top of page

Reminiscence : 3/10 - De déceptions en déceptions

Synopsis : Dans un futur proche, Miami a été submergé par les flots, suite aux effets du changement climatique. Un enquêteur privé, Nick Bannister, est engagé par des clients afin de retrouver leurs précieux souvenirs. Au cours de sa dernière affaire, il tombe éperdument amoureux de sa cliente. A sa disparition, le détective est désemparé et se lance à sa recherche. Il se retrouve alors perdu dans une boucle temporelle et découvre des aspects de sa personnalité qu'il ne connaissait pas auparavant.



Reminiscence part avec un postulat de départ très intéressant : une sorte de monde post-guerre, où la nature a repris ses droits avec une montée des eaux, où il n'y a plus d'espoirs réels et où seuls les souvenirs sont salvateurs pour les moins riches. L'histoire est touchante, elle porte sur la vision du passé et du présent. Elle soulève des questionnements plutôt basiques sur le fait de vivre dans le passé et de ne pas réussir à avancer. Elle montre également la capacité de nos souvenirs à nous emprisonner et à nous empêcher de vivre le présent. Le film montre également les possibilités que l'on pourrait avoir si nous pouvions lire dans l'esprit, être immergé dans la mémoire d'une personne, que ce soit sur le plan personnel ou de la justice, un peu à la manière de Minority Report de Steven Spielberg. Mais cet aspect n'a pas été développé.


Finalement, beaucoup d'éléments n'ont pas été assez exploité dans Reminiscence. Par exemple, la fonctionnalité de la machine ne l'est pas. En effet pour retrouver sa bien-aimée, Nick, interprété par Hugh Jackman (Wolverine, The greatest showman), replonge dans ses souvenirs, mais n'y trouve jamais rien d'intéressant, c'est seulement pour nous montrer l'histoire qu'ils ont vécu avant qu'elle ne disparaisse. C'est dommage, si ce n'était que pour ça, il aurait simplement pu se souvenir de ces événements sans la machine.


De même, il n'y a pas d'explications explicites sur la montée des eaux, on devine bien sûr que c'est dû au réchauffement climatique, mais à aucun moment c'est mentionné et la piste n'est pas assez exploitée. Cela ne sert pas beaucoup le film. En effet, on aurait pu mettre l'histoire dans notre société actuelle, il n'y aurait pas eu de grande différence (enfin si, ça nous a permis de voir Hugh Jackman mouiller la chemise...).


Sur le postulat de départ, nous avions donc un scénario plutôt original, laissant un champ des possibles immense, mais qui finalement tombe dans de l'action classique, déjà-vu, même si rien n'est laissé au hasard. De plus, cette impression de déjà-vu nous donne un sentiment de longueurs au film. Ainsi, nous allons de déceptions en déceptions en voyant que rien n'est approfondi.



De même, il y a beaucoup de poésie au départ, ou plutôt des aspects pseudo-philosophiques avec une voix off qui deviendrait presque insupportable à force d'intervenir tout au long du film, ça casse complètement l'action. Cet aspect philosophique s'arrête totalement jusqu'à la fin du film pour laisser place à l'action et enfin en refaire un peu histoire de boucler la boucle, c'est dommage d'avoir ce côté très manichéen. Il aurait été plus intéressant de ne pas totalement perdre cette poésie. Certains points de la fin restent très prévisibles et c'est dommage car d'autres étaient inattendus et très touchants, ce qui nous laisse finalement sur une petite note de satisfaction.


En résumé, Reminiscence avait un énorme potentiel scénaristique, mais tout reste inexploité, tout est classique, il n'y a rien de nouveau. Aucun questionnement n'a réellement été poussé, ce qui ne peut que nous décevoir. C'est un film qui n'est pas à la hauteur de nos attentes. Il reste divertissant quand il n'y a pas trop de longueurs, et la fin permet de relever un peu le niveau.



Rédaction par Maurine Guinet pour My Pop Culture.

Comments


bottom of page