Synopsis : en 1963, Butch Haynes et Terry Pugh s'évadent de la prison d'Huntsville au Texas. Dans leur cavale, ils enlèvent un jeune garçon, Phillip. Mais la « cohabitation » entre les deux fugitifs est houleuse, au point que Butch tue son comparse, qui avait tenté de s'en prendre au gamin. Progressivement, un fort attachement mutuel de type quasiment père-fils, va naître entre Butch et l'enfant. Concomitamment un groupe de policiers, formé entre autres du Texas Ranger Red Garnett, de la jeune criminologue Sally Gerber et du tireur d'élite du FBI Bobby Lee, est à leur poursuite. Les policiers sont persuadés que l'enfant court un grand danger en étant retenu otage par ce dangereux fugitif.
A l’occasion du récent anniversaire du grand réalisateur Clint Eastwood (Gran Torino, Million Dollar Baby), on vous propose de revenir sur l’un de ses films, peu connu, mais très apprécié par la critique : Un Monde parfait.
Ce film représente l’incarnation de l’humanité : personne n’est totalement bon ou mauvais, il existe une part d’ombre plus ou moins importante en chacun de nous. C’est la découverte d’un monde pour un enfant qui n’a pas connu d’expériences vraies comme tous ses amis, mais c’est également la découverte, pour lui, de la violence dont est capable l’humain. La grande question est qu’est-ce qui est bien ou mal, et pour qui ?
Le scénario est plein d’originalité, ce n’est pas une simple histoire de prisonniers en cavale poursuivis par des policiers. Le passé de chacun des personnages est exploré afin de mieux comprendre comment ils en sont arrivés là, comment il peut être difficile de se trouver une place dans notre société lorsqu’il nous as manqué des figures parentales. Clint Eastwood nous livre une réalisation sobre, sans grands artifices, sans grandes courses poursuites, mais en se concentrant sur ses personnages. Il fait passer les émotions à travers la caméra sans aucune difficulté, comme à son habitude, en dirigeant ses acteurs d’un main de maître.
Kevin Costner (Danse avec les loups, Robin des bois prince des voleurs) nous livre une performance incroyable en tant que anti-héros n’ayant pas réglé ses problèmes passés et ayant manqué d’un père. On ne peut pas s’empêcher de l’apprécier malgré son statut de prisonnier évadé. T.J. Lowther, dans le rôle du petit garçon, nous touche malgré son jeune âge en montrant une certaine candeur par laquelle nous sommes tous passés dans l’enfance. Ce duo crève l’écran, il y a une alchimie entre eux qui les rendent attachants. Clint Eastwood y tient un rôle plus secondaire, et serait presque occulté face à la performance des deux autres acteurs.
Un Monde parfait nous tient en haleine jusqu’au bout, on veut savoir si Kevin Costner réussit à échapper aux policiers à ses trousses, si le garçon retrouve sa famille, tout cela pour nous mener jusqu’à un final émouvant avec des plans marquants. Cela n’empêche pas plusieurs touches d’humour tout au long du film afin de ne pas rester dans la tension constante de la cavale et ramener un peu de douceur dans ce monde qui n’est finalement pas si parfait.
Nous n’irons pas jusqu’à dire qu’Un Monde parfait est LA meilleure œuvre de Clint Eastwood, mais elle est peut-être la plus sous-cotée de toute sa filmographie. Dans le même style, nous pouvons également vous conseiller The Highwaymen, également avec Kevin Costner, réalisé par le scénariste d’Un Monde parfait : John Lee Hancock (The Blind Side, Une affaire de détails), et qui raconte la traque de Bonnie and Clyde.
Maurine Guinet - Rédactrice pour My Pop Culture
Yorumlar